[Chronique] Orenda – Next

Pas facile de chroniquer ce nouvel album d’Orenda : le bassiste fait parti du staff de Your Majesty, un invité fait parti du fan club et le tout a été mixé et masterisé par Brett, ancien membre du staff de Your Majesty. Alors oui Orenda est lié fortement au fan club donc si je mets une bonne note, on va m’accuser de favoritisme et si je mets une mauvaise note, je perds pas mal d’amitié, alors que faire? Mettre mon cerveau de côté et écouter cet album comme un auditeur lambda.

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Orenda n’est pas un de ses groupes tout jeune qui essaye de percer dans le milieu du metal progressif, milieu assez underground, encore plus quand on est français. Ces gaillards ont déjà un background assez fourni avec notamment un premier album nommé Tales of Tortured Souls ainsi qu’un concept album sous le nom de A New Day to Heaven (réalisé en collaboration avec d’autres membres d’autres groupes). Leur deuxième album a pris du temps, a été testé sur scène, a été travaillé, retravaillé et à présent, le groupe veut passer le cap et le sortir en CD avec une campagne de crowdfunding qui se finit bientôt. Alors soutenez ce groupe, car, vous allez le voir, ils le méritent.

Commençons par le plus évident : ce groupe est fortement influencé par Dream Theater et Queen. Belles références si on ajoute d’autres groupes comme Pain of Salvation, Ayreon, Queensrÿche ou en Symphony X. Voilà avant même d’écouter le CD, vous savez qu’on va avoir le droit à du metal prog dans les règles de l’art pour ne prendre que le meilleur de chaque groupe. Les influences Dream Theater se font énormément ressentir sur le morceau « Zombified«  qui semble passer par toutes les étapes du groupe : on retrouve l’orgue distordu de « 6:00 », le piano Rhodes et la talking box de Falling into Infinity, les instrumentales et le sitar de « Home », la rythmique de « Solitary Shell » et le passage samba d' »In the Name of God ». Alors, voilà, à force de rendre hommage à leurs idoles, les influences sont parfois un peu mal digérées et le groupe peine à imposer sa propre identité. On se prend quand même à penser que si Dream Theater nous avait pondu dix morceaux comme cela pour The Astonishing, les fans n’auraient pas grincé des dents.

Les autres morceaux sont un peu plus variés avec notamment l’epic « Bridges of Life », morceau de choix qui n’a pas à rougir face aux mythiques epics du prog. Soyez prévenus, vous allez passer par tous les styles de musique et tous les états pendant 20 min : prog aérien à la The Who (et ses orgues arpégiés qu’on retrouve un peu dans « As Yesterday »), Led Zep et son groove un peu oriental, du Pink Floyd, du flamenco, de la samba, du rock des Beatles, du Queen, du Dream Theater… Tout est bien amené et coule de source, ce qui est un exercice difficile pour un epic. 20 minutes faciles à digérer mais même à la fin du morceau, on a envie d’y retourner pour trouver toutes les subtilités.

Et c’est ce qui fait la force d’Orenda : faire du metal prog facile à digérer à la première écoute grâce à des refrains hyper catchy mais pas du tout pop et avec une complexité qui donne envie de réécouter l’album. A la fin de l’écoute, on se surprend à avoir en tête « Bridges of Liiiiiiiife », « We believe in a new Gooood ». De plus, les chœurs magnifiques à la Queen rendent le tout magistral et la moindre partie devient épique. Outre « Bridges of Life », le morceau qui sort du lot est « Minimalist ». Plus court mais tout aussi intense avec des surprises comme du disco et un refrain catchy.

Les réfractaires au prog ne pourront d’ailleurs pas sortir la carte argument « branlette de manche, donc j’aime pas ». Bien sûr, il y a des soli hyper rapides, hyper techniques, mais Orenda a privilégié l’émotion (comme ce solo de fin de « Bridges of Life » digne des meilleurs soli de John Petrucci) et des soli mélodieux.

Les amateurs de douceur pure ne seront pas en reste avec « As Yesterday » et « Everybody has to Suffer ». Ce dernier est peut-être le morceau le plus faible et anecdotique de l’album. « As Yesterday » est plus intéressant avec un côté très Extreme (« More than Words »), Ayreon ou Pain of Salvation, lorsque Daniel Gildenlow chante avec sa voix grave et douce. La fin part un peu en « Wither » avec son solo gilmourien.

En parlant du chant, le côté négatif est bien sûr l’accent anglais, gros problème des groupes français en général (sauf quand ils growlent vu qu’on entend pas ce qu’ils disent). Par contre, Anthony possède une palette d’émotion et de timbre qui rendent les lignes de chant agréables à écouter. Un dernier petit point négatif ? la petite partie growl de « Zombified » pas forcément bien maîtrisée et pas du tout nécessaire.

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Le reste du groupe est énorme, disons le simplement. La section rythmique groove à mort et est hyper présente. Quel plaisir d’entendre la basse ! Si seulement on pouvait avoir un mix comme cela pour le prochain DT. Petit bémol pour la snare qui est un peu sèche mais pour le reste, Brett CaldasLima a fait le job (mais qui en doutait vu ce qu’il nous a pondu avec Devin Townsend ou Ayreon). Gros point positif pour les claviers de Stéphane qui sonnent vrais, chaleureux et hyper variés (on passe du prog classique des années 70s aux sons plus modernes mais le tout n’est pas kitch). Gros point positif également pour les guitares acoustiques qui sont douces et tellement agréables à l’oreille. Le groupe bénéficie d’une prod léchée et « réelle » et pas du tout aseptisée.

Vous l’avez compris, nous avons là, un bel album, pas parfait certes, mais avec une production magnifique, des compos variées. On leur souhaite maintenant de digérer un peu plus leurs influences pour proposer un troisième album avec une identité plus marquée et qui rend moins hommage aux grands groupes du prog.

Note de The Keyboard Wizard : 8/10 (+1 car c’est les potos, -1 car faut pas faire de favoritisme)

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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Franz dit :

    Je n’ai plus qu’une hâte: Celle de recevoir l’album !!!

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