[Chronique] Scenes from Paris par Wizard

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Dream Theater est de passage à Paris, ce dimanche 26 janvier 2020, pour un concert en deux parties, dans un format que le groupe appelle « An evening with Dream Treater ». Ce concert est donné dans le cadre du « Distance Over Time Tour », destiné à promouvoir les titres du dernier album du groupe : « Distance Over Time », et à célébrer les vingt ans de son chef-d’oeuvre : « Metropolis part 2 : scenes from a memory ».

Avec trois amis, nous prenons la direction de Paris à 12 heures 15. L’ambiance est joyeuse et très détendue. Le trajet se déroule avec quelques morceaux de Sepultura, Suicidal Tendancies, System of a Down, the Dillinger Escape Plan, Jimi Hendrix, Europe, the Beatles, Pain of Salvation, Led Zeppelin, Neal Morse Band ou encore Dream Theater.

Nous arrivons près de la Seine Musicale Vers 16 heures 30. Nous nous rendons au Séguin Sound, une brasserie dans laquelle est organisée une rencontre entre admirateurs français de Dream Theater. Je tiens ici à remercier vivement Dounia, Kikithehead, the Keyboard Wizard, Gruik, Franz, Fragildream, pour leur accueil très chaleureux, et Irchina, pour son gentil message, transmis par Kikithehead. Ce moment d’échange a été l’occasion de rencontrer enfin Dounia, Fragildream, Kikithehead et Gruik, et de revoir Franz et the Keyboard Wizard. Ce fut un moment extraordinaire ; quelle joie il y avait, au sein du groupe!

À 18 heures 15, nous pénétrons dans la magnifique salle de la Seine Musicale, avec, d’après mes amis, un très beau cadre extérieur. Excepté l’un de nous, qui va suivre le concert dans la fosse, mes deux autres acolytes et moi sommes placés face à la scène. Il est regrettable que la salle ne soit pas complète.

La première partie du concert débute à 19 heures, avec le morceau « Atlas », du groupe Two Steps from Hell, titre sur lequel Dream Theater entre en scène, et déjà, le son me semble fort. Je suis aux anges, lorsque retentit L’introduction  d’« Untethered angel », mais, comme je le craignais, le son est beaucoup trop fort. La basse, la grosse caisse de la batterie et la guitare sont beaucoup trop en avant. Lorsque James LaBrie se met à chanter, je me rends vite compte que la voix n’est pas là et qu’il n’arrive pas à atteindre les notes les plus aiguës, ce qui sera le cas, tout au long de cette première partie, et cela me fait craindre le pire, pour l’interprétation de « Metropolis part 2 : scenes from a memory ». Même si j’apprécie modérément « Untethered angel », je réalise soudain que le groupe est là, devant nous, en train de jouer sa musique en direct, et cela me donne des frissons.

Vient ensuite « A nightmare to remember ». En dehors de sa magnifique partie lente, très mélodique, et même si Dream Theater maîtrise son sujet à la perfection, (excepté le chanteur), en déployant une énergie folle, ce morceau est ennuyeux, et le solo de clavier, joué au Zen Rifer, (le son de celui-ci étant trop fort), fait entendre des harmoniques aiguës, insupportables pour mes oreilles.

Le groupe s’arrête, et James LaBrie adresse quelques mots au public : « Bonjour, Paris. Comment ça va »? Il nous donne les raisons de la venue du groupe dans la capitale française, raisons déjà évoquées ci-dessus. Il nous précise que Dream Theater va interpréter un autre titre de « Distance Over Time » : « Paralyzed ». Je déteste ce morceau sur album, et je l’ai encore davantage détesté, dans son interprétation sur scène.

Dream Theater poursuit sa prestation avec « Barsool warrior ». Malgré le passage piano-guitare, gâché par le son trop fort de celle-ci, qui rend la si belle partie de piano inaudible, ce morceau est un enchantement, avec ses splendides progressions d’accords et ses magnifiques mélodies vocales.

Le groupe enchaîne avec « In the presence of ennemies, part 1 ». C’est la première fois que je peux écouter ce morceau en direct, et je suis toujours aussi subjugué par ses progressions d’accords, par ses parties de guitare et de chant, rythmiques ou mélodiques, et par ses riffs tranchants. Toutefois, sur le second couplet, James LaBrie reprend la même ligne de chant que sur le premier, ce qui altère la beauté du morceau. Quel dommage que la seconde partie de cet épique ne soit pas jouée! La raison est peut-être une question d’enchaînement, la dernière note de ce titre étant la même que la première du morceau suivant.

Dream Theater nous offre ensuite « Pale blue dot ». L’introduction de cette chanson, avec ses sons provenant de l’espace et ses images futuristes, d’après ce que me décrit un de mes amis, amplifie l’atmosphère sombre du début du morceau. Mike Magini nous gratifie de quelques prouesses, en jouant un rythme rapide sur une cymbale avec une seule main, et un autre rythme, joué simultanément sur ses deux caisses claires, avec une seule main pour chacune d’elles. tout comme pour les deux titres précédents, je suis sur un nuage, et la partie instrumentale, très technique, située au centre du morceau, et jouée à la perfection par le groupe, me met en extase. Cette épopée clos magnifiquement cette première partie, et le public ne s’y trompe pas, en acclamant le groupe.

Durant l’entracte de vingt minutes, il me semble que la musique diffusée provient d’extraits de comédies musicales, mais je peux me tromper.

La seconde partie du concert débute, elle aussi, par une introduction, constituée d’un morceau de ragtime au piano, suivi par une partie orchestrale, qui amène l’audience vers le début de « Metropolis part 2 : scenes from a memory », premier concept album du groupe.

Dès les premières secondes, je suis en totale immersion dans la musique, qui me ramène de nouveau sur mon nuage. L’introduction, intitulée « Regression », est vraiment poignante, avec la voix envoûtante de Terry Brown, et cette intense émotion est accentuée par la beauté de la guitare acoustique, le contre-chant du clavier et les superbes lignes de chant. « Overture 1928 », avec ses impressionnantes progressions d’accords et ses majestueux soli de clavier et de guitare, est d’une puissance monstrueuse sur scène. Dès le début de « Strange deja vu », James LaBrie semble beaucoup plus à l’aise, parvenant à atteindre plus facilement les notes aiguës. Le public est très heureux de pouvoir apprécier ces morceaux, et le fait savoir à maintes reprises au groupe, en ovationnant ces différents joyaux, tout au long de l’interprétation de l’œuvre.

Quel bonheur de pouvoir apprécier à nouveau la beauté de « Through my words », s’enchaînant avec la folie débridée de « Fatal tragedy ». La partie instrumentale de ce titre, appelée par le groupe « The shrinking grow section », avec ses soli de guitare et de clavier démoniaques, est exécutée magistralement, avec l’ajout d’une transition de batterie inédite, d’une rapidité effarante, et placée juste après les dernières notes du solo de clavier.

« Beyond this life » parachève ce moment de folie et me laisse pantois. La composition de la partie instrumentale, avec ses accords enrichis au clavier, est incroyable, et les duos clavier-guitare sont écœurants de précision.

Un siège de batterie est amené sur scène pour le chanteur, et il est temps, pour Dream Theater et pour l’auditoire, de s’octroyer un moment plus calme, avec une somptueuse version de « Through her eyes ».

Après ce morceau, le groupe fait une pause, durant laquelle James LaBrie évoque l’enregistrement de « Metropolis part 2 : scenes from a memory », et remercie les admirateurs du groupe, d’avoir plébiscité l’album. Il fait chanter plusieurs fois au public le mot « Home », pour enchaîner sur le morceau qui porte ce titre. Je suis si heureux de pouvoir écouter à nouveau cette chanson en direct, et durant l’introduction, je ne peux retenir quelques larmes. Même si James LaBrie est de nouveau en difficulté avec sa voix, Dream Theater en donne ce soir une interprétation éblouissante, qui montre toutes les facettes d e ce titre : puissance instrumentale et vocale, beauté des riffs et respirations, amenées par différentes nuances. « The dance of eternity », morceau instrumental d’une complexité stupéfiante, est joué à la perfection. « One last time » nous montre à nouveau toute la beauté de la musique du groupe, et durant le refrain, le public chante, accompagné par les musiciens, les mots « One last time ».

Cette beauté est magnifiée sur « The spirit carries on », et la force émotionnelle de ce titre est telle que, sur les premières notes du solo de guitare, les larmes reviennent. Enfin, ce concept album s’achève avec « Finally free », qui est ici interprété de manière magistrale par Dream Theater, malgré les notes aiguës du chant, que James LaBrie, sans doute fatigué, a du mal à atteindre. C’est en écoutant ces lignes de chant, que je me rends compte à quel point elles sont d’une rare exigence. Sur la dernière partie de la chanson, le public, soutenu par les musiciens, scande à nouveau les mots « One last time ». A la fin du morceau, Mike Magini nous offre un solo fantastique, doublant parfois le tempo, et nous nous demandons comment les autres membres du groupe arrivent à rester au tempo initial. De plus, les quatre instrumentistes ont ajouté une coda inédite, coda dont je ne comprends pas les progressions d’accords, tant le son est fort. Toutefois, je suis en totale extase, et si heureux d’avoir pu écouter, pour la première fois, « Metropolis part 2 : scenes from a memory », dans son intégralité, et joué en direct. Cette interprétation restera à jamais l’un des moments les plus fort et l’un des plus beaux, parmi ceux que j’ai pu vivre en concert, avec Dream Theater. Le groupe quitte la scène et le public lui réserve une magnifique ovation.

C’est l’heure du rappel, et le concert se conclut par le magnifique « At wit’s end », dont la dernière partie, avec ses splendides accords de piano, doublés par une somptueuse ligne de chant, et avec son flamboyant solo de guitare, m’émeuvent au plus haut point et me laissent sans voix. Les cinq musiciens se retirent à nouveau, reviennent saluer à plusieurs reprises, puis s’éclipsent définitivement. Les acclamations du public cessent, et ce moment suspendu est déjà terminé.

Points forts de Dream Theater, durant cette soirée : John Petrucci, Jordan Rudess, John Myung et Mike Mangini ont été impeccables de maîtrise. Point faible : le chant de James LaBrie. Comme dit plus haut, sa voix n’était pas là, durant la première partie du concert, mais pourquoi chante-t-il dorénavant, de façon aussi maniérée? Par exemple, s’il on écoute les versions studio de « Through my words » et de « Through her eyes », sa façon de chanter est très liée, et les phrases sont ainsi magnifiquement conduites. Dans les versions données ce soir à Paris, les phrases sont très hachées, et les mots, dits souvent de façon exagérée, ce qui gâche les parties vocales. En outre, James LaBrie n’a pas besoin d’user de tous ces artifices, pour chanter de façon fluide. Cependant, c’est toujours un plaisir d’aller écouter Dream Theater en concert, tant leur énergie et la complexité de leur musique sont fascinantes.

Il est déjà temps de songer au retour, et c’est en écoutant Faith No More, Carcass, Beatallica, ou Dream Theater, que nous nous remémorons ce moment idyllique, que nous venons de vivre.

Merci à Oliv, sans qui je n’aurais pu vous conter certains détails visuels de ce concert.

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