[Chroniques] Sons of Apollo – Psychotic Symphony

Voilà non pas une mais trois chroniques car nous estimons qu’il vaut mieux avoir plusieurs avis sur un album plutôt qu’un seul. Un grand merci à Valérie de jmtconsulting pour nous avoir permis d’avoir accès à l’album. Comme nous aimons le suspense, les chroniques seront dévoilées au fur et à mesure.

Band Photo - Sons Of Apollo

Chronique de Stef1

Tout fan de métal progressif qui se respecte a déjà caressé au moins une fois cette idée dans un coin de sa tête. Les nostalgiques de Dream Theater période Derek Sherinian l’on forcément eu, à n’en pas douter, celle de retrouver au sein d’un même projet, les Del Fluvio Brothers (comprendre Mike Portnoy & Derek Sherinian).

Vingt ans après « Falling into Infinty », cet espoir semblait inconcevable mais, hasard du calendrier ou pas, ils remettent finalement le couvert, dont acte.

Pour l’occasion, ils ont su s’entourer d’un line up trois étoiles : Ron « Bumblefoot » Thal à la guitare, Billy Sheehan à la basse et, non des moindres, Jeff Scott Soto est en charge des vocaux. Rien que ça …

Même si cela semble alléchant sur le papier,  la réunion de ces musiciens d’exception tiendra-t-elle ses promesses sur album ? L’alchimie qui unissait les deux compères pendant leurs années communes au sein de Dream Theater fera-t-elle encore légion ?

Il faut dire que l’attente est grande…

Arrêtons les effets de manche d’entrée de jeu : oui et cent fois oui. Dès les premières notes de « Gods of the Sun » (excellent opener au demeurant), on reprend les choses où elles s’étaient arrêtées, un jour de 1997…

Sons of Apollo ou ce qu’aurait pu devenir Dream Theater si Derek était resté dans le groupe.

Une époque bénie où ils osaient, où le métal progressif flirtait sans pudeur avec un rock vintage, un mélange des genres absolu et totalement jouissif.

En ce sens, cet opus n’est aucun cas révolutionnaire. Ca joue bien, ça groove à mort (vu la section rythmique, ce n’est guère étonnant!), les compositions sont suffisamment variées pour ne pas lasser. Elles sont également « catchy » et les influences disséminées tout au long des neuf titres composant l’album ne gâchent en rien le plaisir d’écoute : tour à tour, Symphony X s’acoquine avec Van Halen, l’union improbable de Dream Theater et de Deep Purple, voire Led Zeppelin, croisé sur la route et il faut bien avouer que le résultat est fort plaisant…

Vu le pedigree de ces stakhanovistes du métal, on aurait pu s’attendre à une démonstration excessive et inutile mais ils ont su éviter cet écueil et privilégier en tout point la mélodie, le seul écart étant le pavé instrumental « Opus Maximus », clôturant de façon magistrale « Psychotic Symphony ».

Malgré la relative jeunesse de ce combo, la cohésion entre les musiciens est bien là pour notre plus grand plaisir. Ce qui est évident pour Mike Portnoy, Billy Sheehan et Derek Sherinian au vu de leurs multiples collaborations (Dream Theater, PSMS, The Winery Dogs), cele ne l’était pas forcément pour Ron Thal et Jeff Scott Soto, et pourtant la magie opère…

Mention spéciale à ce dernier, à la voix grave et si puissante, qui apporte une couleur et une profondeur particulières à l’opus et offre un superbe contrepoint à l’instar des canons du genre. (Qui a dit James Labrie ?)

La mise en son et la production de cet album sont tout simplement excellentes. On ne change pas une équipe qui gagne : Jerry Guidroz s’est occupé de l’enregistrement des parties de batterie et Jay Ruston, quant à lui, s’est chargé des autres instruments et du mixage de l’album.

L’équilibre est parfait entre chaque protagoniste et aucun ne prend le pas sur l’autre. (ce qui n’est pas le cas de tous les groupes officiant dans cette catégorie…)

Inutile de préciser le bonheur de réentendre ces sons si caractéristiques de claviers de Derek Sherinian associés à la signature rythmique du maestro Mike Portnoy.

« Lines in the Sand » n’est pas loin…

Pour conclure, cette première livraison de Sons of Apollo est une très bonne entrée en matière pour appréhender la musique du groupe.

Les compositions ratissent large, ce qui peut nuire à la cohérence du propos s’il y avait une critique à formuler, mais ils ont eu l’intelligence d’amener un côté « mainstream » limite pop qui, associé à la dominante progressive des titres, est très à propos.

« Psychotic Symphony » est une parfaite carte de visite pour introduire Sons of Apollo dans la division de tête des maîtres du métal progressif.

Thomas Weber d’Inside Out ne s’y est pas trompé, en tout cas…

Note : 9/10

Chronique de The Keyboard Wizard

Depuis des mois, Mike et Derek font la promotion de cet album et l’annoncent comme un grand album. Et sur le papier, ça fait envie : un line-up de folie et le retour de la collaboration Sherinian/Portnoy. Ecouter ce premier album de Sons of Apollo finalement, c’est donc un peu comme quand votre meilleur ami ne fait que de vous parler de ce film qu’il a vu, qui est génial et qu’il faut absolument voir. Et comme très souvent, lorsque vous regardez le film, vous vous dites : « mouairf tout ça pour ça » et vous répondez, mal à l’aise à votre ami, impatient d’avoir votre avis « ah ouais c’était cool… ». Voilà mon impression lors de la première écoute. Mais si je m’étais arrêté la première fois que j’ai entendu Scenes from a Memory, The Wall, Misplaced Childhood ou Close to the Edge, je ne serais pas là à vous faire une chronique pour le fan club de Dream Theater et je serais en train d’écouter du rock classique. Donc j’ai entrepris de faire tourner l’album plusieurs fois et heureusement car il demande plusieurs écoutes pour être apprécié et pour se démarquer des influences qui le caractérisent.

Certes ces nombreuses écoutes n’ont pas éliminées les principaux défauts du CD qui sont les mêmes que ceux de Dream Theater post Train of Thought : le manque de cohérence et de fluidité dans les longs morceaux qui ressemblent plus à un copié-collé de très bonnes idées plutôt qu’à un morceau développant des thèmes travaillés et qui s’imbriquent parfaitement. Je pense surtout à l’instrumental Opus Maximus qui rassemble beaucoup de riffs qui auraient pu servir de breaks instrumentaux utilisables dans des epics de Dream Theater, Liquid Tension Experiment ou Transatlantic. On est très loin d’un Hell’s Kitchen, un morceau qui évolue lentement.

Finalement, les meilleurs morceaux sont les plus courts car plus efficaces et moins éparpillés. Coming Home est pour moi un classique : net, efficace et rentre dedans, en live, ça va être énorme. Même constant pour Divine Addiction, sorte de fusion entre Deep Purple, Rainbow et la chanson de Katniss dans Hunger Games : l’Embrasement. Au passage, Figaro’s Whore, qui sert d’introduction n’a aucune utilité séparée du morceau et aurait mieux fait d’être intégrée directement. Ces deux morceaux ne vous quitteront plus après deux écoutes tant le refrain est hyper entêtant. Tout comme celui de God of the Sun qui pourrait être parfait sauf qu’on retrouve un peu le copié collé avec notamment une partie instrumentale qui fait penser à The Dark Eternal Night mais qui dénote avec le reste du morceau excellent. D’ailleurs ce morceau est le plus proche de ce que pourrait faire Dream Theater avec une intro proche de Lines in the Sand et de Home. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il faut donc l’envisager comme trois morceaux distincts réunis par un même thème.

Signs of the Time est un peu un condensé de ce que le groupe peut faire, on se prend à s’imaginer que c’est ce que Dream Theater nous aurait pondu si Derek Sherinian n’avait pas été remercié et que James avait pris la porte pour recruter Jeff Scott Soto. Tout comme Labyrinth, très proche d’un Dream Theater pré-Rudess avec des incursions dans le rock prog des années 80s mais pas aussi poussées que le dernier album d’Haken malheureusement. Cela dit, cela reste un excellent morceau qui montre toute la diversité du groupe. A noter que sur ce morceau, Jeff surprend complètement. Alors que sur le début de l’album, il est dans un domaine vocal qu’il connait bien, là, il est bien plus varié et nous montre qu’il est un grand chanteur. Alive enfonce le clou concernant Jeff avec des nuances bien plus agréables et une atmosphère proche de Marillion et Ayreon alors que Lost in Oblivion est un morceau très rentre dedans, une rafale de mitrailleuse assez puissante, voire trop ?

Et les musiciens me direz-vous ? Le point extrêmement positif est qu’on entend la basse. Dream Theater pourrait en prendre de la graine car Billy a ses moments de gloire. Derek reste relativement classique et les fans de Falling into Infinity devraient se régaler avec son orgue Hammond et son lead signature. Mais il ne s’arrête pas là et va puiser dans les années 80s et 70s pour varier son jeu. Les fans de Mike Portnoy ne seront pas surpris, il ne change pas et reste classique. On terminera par Ron Thal qui a de superbes moments mais pourrait bien mieux être exploité. Sa guitare fretless apporte un son neuf notamment lors des soli mais il faudra qu’il s’émancipe lors du deuxième album.

Pour résumer, cet album n’est pas exempt de défauts mais fait quand même du bien aux oreilles et quel plaisir de retrouver Mike dans un groupe plus metal, de qualité. Par contre le groupe nous a démontré qu’on pouvait faire des morceaux courts, hyper bien fichus tout en étant prog. Est-ce l’album du siècle? Non. Faut-il acheter l’album? Oui. Faut-il aller les voir en live? Triple oui. Veut-on un deuxième opus? Oui aussi.

Morceaux favoris : Coming Home, Divine Addiction, God of the Sun, Labyrinth

Note : 8/10, attention nous ne sommes qu’au premier album, alors l’équipe pédagogique est indulgente mais il va falloir redoubler d’efforts pour se maintenir lors du deuxième album.

Chronique de Jojo

1) God of the sun

Un morceau qui dès les premières notes me fait penser à Home. Puis à Lines in the Sand. Puis à rien de Dream Theater. Les ambiances sur cette pièce composée par Derek Sherinian sont très nombreuses. On a du violent, de l’épique… un refrain qu’on ne peut s’empêcher de chanter, des couplets qui groovent (avec un riff qui me rappelle à nouveau Home), accompagné de petites interventions de cordes. Le morceau passe ensuite par une transition très violente, qui bien que ce soit un régal lorsque l’on écoute de manière attentive, donne cependant l’impression d’avoir changé de morceau lorsqu’on n’écoute qu’à moitié. S’en suit un couplet bien plus calme, qui nous offre un aperçu des capacités de Jeff Scott Soto dans ses moments plus calmes. On enchaine sur un solo de Derek absolument délicieux pour les oreilles, ça va être absolument grandiose en concert. Arrive un passage plus prononcé prog, à base de 11/16, avec un solo de guitare qui nous prouve immédiatement que Ron Thal n’a rien à envier à qui que ce soit. Un mélange surprenant de beaucoup de styles… qui n’est au final autre que le style si particulier de Ron Thal. Arrive un passage très plaisant pour qui adore les mesures assymétriques : [5/8, 2/8, 5/8, 1/8, [5/8, 3/4, 5/8, 4/4]*2]*2…
Le riff du début revient plus tard, pour finir le morceau sur un passage plus chantant, plus régulier (retour au 4/4).

9.5/10 (ça aurait été 10 si la rupture au milieu n’était pas aussi abrupte lors des écoutes)

2) Coming Home

Du pur rock ! Une intro catchy, un scream surhumain, puis un riff bourrin, mais pas trop… à l’exception du solo de Ron Thal, brillant comme d’habitude par son mix entre technicité extrême et grande sensibilité, c’est un morceau assez standard. Est-ce pour autant un mauvais morceau ? Loin de là, ça groove, on chante sur le refrain, on headbangue, on s’éclate. En concert, ça promet d’envoyer (mention spéciale aux harmoniques de Billy avant le dernier refrain, ainsi qu’à l’utilisation par Ron Thal de son front comme support de médiator)!

9/10

3) Signs of the time

Un morceau qui ne m’a pas plu à la première écoute. Trop Djent, pas assez mélodique. Mais au fur et à mesure que je l’ai réécouté, encore et encore, puisque c’était un des seuls disponibles, il s’est révélé à sa juste valeur : hypnotisant, puissant, entrainant… un pont instrumental très intéressant, dans un 4/4 qui ne donne pas l’impression d’en être, suivi d’un solo de Derek, puis d’un long solo de Ron Thal en 7/8, puis en 4/4, très mélodieux bien que nécessitant une technique absolument scandaleuse pour être maitrisé (ainsi qu’un dé à coudre !). On termine sur un dernier refrain, avec des harmonies vocales splendides, où les trois chanteurs sont brillants.

10/10

4) Labyrinth

Définitivement une pièce phare de l’album. Le morceau nous fait voyager dans des ambiances bien particulières, avec un petit son de lead qui vient nous faire planer pendant toute la première partie du morceau. Vers le quart de ce dernier, une transition en grande fanfare, puissante mais apaisée, vers un passage plus rythmé, plus agressif et rentre dedans. Les secondes voix ont des effets qui vont probablement diviser. Je fais partie de ceux qui aiment bien. Après le refrain, un puissant riff en 9/8, suivi d’un couplet en 7/8 (le seul moments de l’album où Jeff se retrouve à chanter sur des mesures assymétriques). Un autre refrain, de nouveau le riff en 9/8, puis un passage endiable en ternaire, à grand coup de double pédale, que d’agression ! En on en redemande ! Petit passage où Billy Sheehan est mis à l’honneur, avant de céder la place à Derek Sherinian pour un court mais intense solo de B3 et demi. C’est ensuite à Ron Thal de montrer sa technique. Arrive un unisson qui ravira les fans de Dream Theater, puis le refrain reviendra une dernière fois, avant de revenir sur la pompeuse mais excellente transition. Le final promet d’être une tuerie en live, laissant une place importante au chant, on peut dors et déjà assurer que le public sera solicité et que ça sera énorme.

10/10

5) Alive

La ballade de l’album ! L’honneur est à Jeff sur ce morceau (plus encore que sur les autres). Si on veut chercher la petite bête, on remarquera que la mélodie principale du refrain n’est pas sans fortement rappeler celle de Coming Home. Ce n’est pas suffisant pour m’empêcher d’adorer le morceau, avec ses quelques petites pépites qui l’empêchent d’être un simple morceau de remplissage. Les solos sont encore une fois une merveille de composition (si tant est qu’on puisse dire ça alors qu’ils ont plus que probablement été improvisés) !
Néanmoins, étant un immense fan de prog, c’est un morceau qui me laisse un peu sur ma faim. Nul doute néanmoins qu’il resplendira en concert.

8.5/10

6) Lost in Oblivion

On commence par une sirène, comme pour dire « ATTENTION VIOLENCE EN COURS ». La dite violence arrive très vite, et très fort. Un riff pour lequel, il m’a fallu passer en ralenti et réécouter pas loin de dix fois pour comprendre comment il était formé : [5/16, 5/16, 5/16, 4/16, 4/16, 7/16, 6/8, 6/8, 6/8]*2 avant de passer enfin en 4/4. Jeff brille particulièrement sur ce morceau rouleau compresseur, avec une agressivité certaine. On découvre que c’est de ce morceau que vient le nom de l’album. Ce morceau est sans conteste le plus brutal de l’album, quatre minutes et demies où l’on se fait rouler dessus. Mentions spéciales : le solo de Sherinian, l’unisson basse guitare qui montre encore une fois que ces musiciens sont des maitres sur leurs (nombreux) manches, les cris suraigus de Jeff, qui restent emplis de fréquences graves (c’est un mystère pour moi. J’adore).

rouleau compresseur/10 (on va traduire ça en 10/10)

7) Figaro’s Whore

Un solo d’orgue ! Il sert d’intro pour le morceau suivant, le fait de le dissocier permettra aux gens préfèrant les parties qui groovent de zapper cette intro s’ils le souhaitent.
Vivement les lives, mais vivement les lives !

11/10 (parce que spinal tap.)

8) Divine Addiction

Du rock, du pur et du dur ! Une autre pièce phare de l’album, qui va parler à ceux qui aiment quand ça groove et qu’il y a de l’orgue. Un de mes morceaux préférés, bien qu’il soit loin d’être prog, on a l’impression d’être dans un concert quand on l’écoute. Qu’est-ce que ça sera quand on y sera vraiment ! Mention spéciale à toute la partie finale du morceau, qui développe les petits motifs sous entendus plus tôt, offrent aussi un merveilleux solo d’orgue, ainsi que l’occasion pour Mike de partir en délire sur ses futs.

10/10

9) Opus Maximus

Un instrumental (le second de l’album si on considère Figaro’s Whore comme un morceau à part entière et non comme « l’intro de Divine Addiction »)! De très bons riffs, qui passent par des tonnes d’ambiances différentes ! J’ai la flemme, je l’avoue, de vous faire la liste des signatures rythmiques. Cette fois ci, aucun musicien en particulier n’est à l’honneur. Ou plutôt, ils le sont tous ! Un des thèmes principaux reste peut-être présent un peu trop longtemps à mon goût (bien qu’il soit très agréable à écouter), mais mis à part ceci, c’est pour moi un sans faute. Mention spéciale à un tout petit extrait de quelques secondes qui me fait fortement penser à du Transatlantic, et c’est une vraie lettre d’amour aux fans.

9/10

Conclusion :
Un album qui exploite bien les capacités de chacun des musiciens, tout en restant très accessible. Il s’adresse à un public très large, avec brio selon moi.

Deux choses que j’attend avec une impatience sans limite : les concerts, et le second album !

Moyenne : 9.7/10

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Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Louis J dit :

    Sons of Apollo est arrivé aux 200 meilleurs tableaux d’affichage au numéro 147, le pire tableau pour une sortie de Portnoy malgré des promotions et des interviews massives Pourquoi? Parce que c’est un jeu overhyped une fois et ignorer l’enregistrement tout simplement mauvais.

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