On ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire du fan club : les chroniques d’albums autres que ceux de Dream Theater et side-projects. Le but étant de retrouver ce qui était fait avec le fanzine : vous permettre de découvrir d’autres groupes et vous donner aussi la parole. Bien sûr, les chroniques concerneront toujours des albums susceptibles de vous plaire et non le dernier album de Patrick Bruel (quoique, si quelqu’un veut faire une analyse prog de ces covers de Barbara…allez-y). Donc si vous voulez nous faire parvenir une chronique, contactez-nous et on se fera le plaisir de vous publier. Bonne lecture
Next to None – Phases
Pour la petite histoire, Next to None est un groupe relativement connu des fans de Dream Theater puisque Max Portnoy, le fils de Mike, en fait partie. D’ailleurs le papa, ex-batteur de DT produit le groupe et n’hésite pas à l’emmener en tournée, comme avec The Shattered Fortress. L’album confirme bien l’impression que j’avais eue au Trianon en Juillet 2017 : Next to None est un groupe encore jeune et qui bénéficie heureusement ou malheureusement de l’aura de Mike Portnoy. En live ou sur ce deuxième album, on a l’impression d’un groupe encore peu mature avec de très bonnes idées mais propulsé trop vite sur le devant de la scène (au propre comme au figuré).
Phases est un peu comme un défilé de haute-couture : on en prend plein la tête, il y a des idées vraiment bonnes mais ça part dans tous les sens. Il faudrait que le groupe prenne le temps de digérer ses influences et surtout prenne le temps de structurer les morceaux. C’est très bien d’apporter beaucoup d’influences (hardcore, neo metal, prog) mais encore faudrait-il de la cohérence dans l’écriture et développer les idées. C’est vraiment dommage car en s’appesantissant sur les thèmes, en les développant, en les faisant évoluer, on gagnerait en clarté.
Concernant le groupe en lui-même, que ce soit en studio ou en live, on sent la fougue et la jeunesse. A trop vouloir en donner au niveau énergie et technique, le groupe en oublie l’émotion. Les morceaux les plus intéressants seraient peut-être Alone et Kek, durant 9min et faisant penser à Linkin Park à l’époque de Meteora (scratchs, alternance entre passages violents et doux) ou à Dream Theater période Roadrunner (certes pas la meilleure période du groupe mais bon) mais encore une fois sur ce morceau, on a une superposition de parties et de soli relativement inutiles qui semblent avoir été composé avec cette idée en tête : « allez les gars, on joue comme des fous sans vraiment réfléchir et on enregistre direct ». C’est encore une fois dommage car on pourrait retenir des tonnes de bonnes idées qui auraient pu aboutir à de grands morceaux. Enfin les fans d’Haken pourront se rabattre sur Denial qui fait parfois penser aux premiers morceaux du groupe.
Dernière chose : le chant qui apparaît encore trop jeune à la fois en voix claire et hurlée. On sent que Thomas Cuce doit se casser la voix pour apparaître plus puissant.
Pour résumer, je pense qu’il faut voir en Next to None, un vivier de jeunes talents qu’il va falloir surveiller et qu’on retrouvera dans quelques années avec plus d’expérience, plus d’âme et forcément des compositions bien meilleures.
Vuur – In This Moment We Are Free – Cities
La voix d’Anneke Van Giersbergen a toujours été synonyme de grosse claque musicale. Depuis ma découverte du Devin Townsend Project et le merveilleux Addicted, j’ai suivi le reste de sa carrière avec grand intérêt que ce soit avec Devin ou avec Arjen Lucassen sur Ayreon et The Gentle Storm, sa dernière collaboration studio en date avec le géant néerlandais. Par contre je ne m’étais jamais posé sur sa carrière « solo ».
J’ai donc été agréablement surpris par ce premier album de Vuur même si sur le papier, le line-up est attendu : les fans d’Ayreon seront ravis de retrouver Ed Warby à la batterie et Joost Van Den Broek qui produit l’album et les habitués de la sphère « Lucassen » connaissent déjà Johan Van Stratum, bassiste de Stream of Passion et Ferry Duijsens qui a joué pour The Gentle Storm et Agua de Annique. Anneke a même invité Mark Holcomb de Periphery et cela se sent directement dès le premier titre. On a un album qui est relativement rentre dedans dès les premiers morceaux et cela surprend d’avoir une voix féminine sur une instrumentale plus metal djent parfois. Il faut attendre le 7ème morceau Sail Away pour avoir un peu plus de diversité ; imaginez The Gentle Storm qui rencontre Mastodon. Reunite ! morceau dédié à Paris, apporte une touche de douceur avant de se transformer en morceau typé Devin Townsend. D’ailleurs les fans du Canadien fou, de metal scandinave (certains morceaux peuvent faire penser à ce que fait James LaBrie en solo) et de The Gentle Storm (version metal) ne seront pas du tout perdus dans cet album plutôt convenu mais qui reste original par la voix d’Anneke vraiment mise en avant. Anneke est la star et le groupe est à son service mais elle n’est pas cachée par un mur du son comme sur le DTP ou derrière de nombreux instruments comme avec Arjen. Cela fait plaisir de voir la chanteuse sur devant de la scène après quelques années où elle s’est mise au service des autres.
D’ailleurs vous pourrez la retrouver dans plusieurs villes de France comme à Metz, le 15 Novembre, à Nantes le 17, à Mérignac le 18, à Marseille le 25, à Villeurbanne le 26, à Lille le 03 Décembre et à Paris le 07. Ne manquez pas ces concerts car Anneke piochera dans le répertoire de The Gathering, The Devin Townsend Project et The Gentle Storm pour agrémenter sa setlist.
Pour info, l’album sort le 20 Octobre et est disponible ici : http://www.insideoutshop.de/Search?q=vuur
Coups de cœur : Sail Away, Reunite
Chroniques : The Keyboard Wizard
Remerciements : Valérie de jmtconsulting.