[Interview] Mike Portnoy

Juste avant le concert du Neal Morse Band, Kim Arthur Sakariassen a eu l’opportunité d’interviewer Mike Portnoy. Cette interview est relativement exclusive car le groupe n’en a donné aucune lors de cette tournée.

Kim Arthur Sakariassen : Merci beaucoup de m’accorder du temps pour cette interview.

Mike Portnoy : Il n’y a pas de quoi, je suis un livre ouvert.

KS : Dans trois semaines, on fête tes 50 ans!

MP : Et oui…

KS : Ca ne te semble pas bizarre?

MP : Je suppose, c’est juste bizarre car le temps passe vite, tout est éphémère. Ce n’est pas juste bizarre d’avoir 50 ans mais c’est aussi étrange de se dire qu’on est en 2017. Je me rappelle, étant petit, j’avais vu le film « 2001 l’Odyssée de l’Espace » et je m’étais dit « mon dieu, c’est la même chose mais en plus futuriste ! Est-ce qu’on sera toujours vivants à cette époque? » et nous voilà en 2017, 16 ans après 2001… Donc le temps est une chose étrange surtout que mes enfants sont grands et que le temps passe plus vite, plus on vieillit.

KS : De plus, tu fêtes tes 50 ans en faisant une tournée spéciale avec « The Shattered Fortress »!

MP : Au départ, ça ne devait pas être une tournée, pour être honnête. Ca devait juste être un set pour ma fête d’anniversaire sur la croisière « Cruise to the Edge ». Bon forcément tu es au courant puisque cela a déjà eu lieu mais le concert était supposé célébrer ma carrière entière donc on a joué du Transatlantic, du Flying Colors et quelques morceaux de Liquid Tension. Et forcément, il fallait que je joue des morceaux de Dream Theater. Donc c’était le moment et le lieu idéal pour enfin faire la 12 steps suite. Franchement, je n’ai jamais eu l’intention de poursuivre ce projet mais dès que la nouvelle a été diffusée, tout à coup, les festivals Night of the Prog en Allemagne et Be Prog My Friend en Espagne m’ont invité et je me suis dit « après tout, tout le monde ne peut pas se payer une croisière, ça coûte cher ». Du coup, comme on avait déjà réfléchi au concert et qu’on avait déjà répété, je me suis dit : pourquoi pas. Je me suis dit que c’était l’année de mes 50 ans et que je tournerai seulement pour quelques dates et que ce sera quelque chose de particulier pour les fans et quelque chose de positif de sortir des sentiers battus. Mais c’est tout, je ne le referai plus après.

KS : Comment as-tu sélectionné le groupe qui t’accompagne.

MP : En fait, ça date d’il y a quelques années. Haken tournait aux Etats Unis et le groupe de mon fils « Next to None » faisait la première partie. Et pour le dernier concert de la tournée, ils m’ont demandé si je pouvais les rejoindre sur scène pour jouer « The Mirror », je parle d’Haken là hein, donc je me suis pointé, j’ai joué « The Mirror » et ils ont tout déchiré, c’était parfait. Et dans un coin de ma tête, je me disais que si un jour je devais jouer la 12 steps suite, je devais le faire avec eux. Ce sont tous des musiciens incroyables, que ce soit en individuel ou en groupe. Je pense que Haken représente la nouvelle générale, c’est un super groupe de prog metal. Je pense qu’ils sont un peu les Dream Theater des temps modernes.

KS : C’est aussi un de mes groupes préférés.

MP : Donc dans un coin de ma tête, je me disais qu’il faudrait que je les prenne si je devais faire la 12 steps suite et puis j’ai pensé aussi à Eric Gillette car Eric joue avec moi dans le Neal Morse Band et de tous les guitaristes avec lesquels j’ai pu jouer lors de ces dernières années, c’est celui qui me rappelle le plus John Petrucci. Son style est similaire. Je voulais donc qu’il fasse partie de l’aventure et me voilà avec trois guitaristes car Haken en a déjà deux et je ne me voyais pas en éliminer un et on a rajouté Eric. Et maintenant on a une sorte de gros orchestre Dream Theater.

KS : Tu vas donc jouer la 12 steps suite sur cette tournée, mais vas-tu également jouer d’autres chansons de Dream Theater ou de ta carrière?

MP : On fera des chansons de Dream Theater dont j’ai composé les paroles et ce sera tout. Car j’ai composé vraiment beaucoup de chansons et à chaque fois que j’écris les paroles, j’écris aussi la mélodie vocale et je chante aussi ces chansons. Mais forcément il y aura la 12 steps suite mais également des chansons supplémentaires car certains de ces concerts vont durer environ 1h30.

KS : Comment se passe cette tournée avec le Neal Morse Band?

MP : Ca se passe bien, on joue « The Similitude of a Dream » en entier et comme je l’ai dit dans pas mal d’interviews, c’est un album particulier pour moi. C’est l’un de mes albums préférés parmi tous ceux que j’ai pu faire dans ma carrière et l’un de mes albums préférés dans la carrière de Neal. Donc c’est vraiment un album spécial pour nous et les réactions sont extrêmement positives. La musique est spectaculaire et émotionnelle. Chaque soir, je vois des hommes mûrs pleurer. C’est génial de voir à quel point le public est ému par la musique, l’histoire et les émotions véhiculées.

KS : Lorsque Neal Morse a décidé d’appeler son projet « Neal Morse Band », qu’est ce que cela a changé pour toi au niveau créatif? Qu’est ce qui a changé au niveau batterie entre « Neal Morse » et « Neal Morse Band »?

MP : Rien n’a changé au niveau batterie. Mais le processus de création est très très différent. Pour les autres albums de Neal Morse, ceux pour lesquels j’ai participé entre 2002 à 2014, c’était les albums de Neal uniquement, sa musique. Randy et moi-même, on lançait une idée quelque fois  mais la plupart du temps, on jouait juste de la batterie et de la basse mais Neal a décidé de monter ce groupe. Il a fait des auditions sur YouTube en 2014 et c’est là qu’il a trouvé Bill Hubauer, Eric Gillette et Adson Sodré, qui faisait partie du groupe à l’époque. On est parti en tournée lors de la tournée Momentum et on formait un groupe génial. Bill joue n’importe quel instrument : du violon, de la clarinette, de la mandoline, de la flûte… C’est un super musicien touche à tout. Et puis Eric a un talent fou, comme je vous l’ai déjà dit, il me rappelle John dans sa façon d’être rigoureux lorsqu’il joue de la guitare. Mais c’est un incroyable claviériste, un incroyable batteur et un incroyable chanteur. En fait, il a passé l’audition de Neal en jouant tous les instruments possible.

Bref on formait ce groupe génial et au milieu de la tournée Momentum, Neal nous a dit « vous savez, on forme un groupe tellement super que ça serait bien si on pouvait vraiment profiter de la créativité de chacun, écrire ensemble et que tout le monde chante ». A ce moment là, on a décidé d’ajouter le mot « Band » et ce simple mot change tout car maintenant on écrit la musique ensemble, on a plusieurs chanteurs. Bill et Eric font beaucoup de parties de chants lad. Je chante beaucoup donc la dynamique est vraiment très différente comparée aux anciens albums de « Neal Morse ».

KS : Est-ce que cette façon de fonctionner est plus agréable?

MP : C’est beaucoup plus créatif et épanouissant mais plus agréable? Je ne sais pas. J’ai plusieurs définitions du mot agréable pour un groupe. Pour moi, être dans un groupe avec quatre ou cinq têtes pensantes c’est bien mais c’est aussi très frustrant. Contrairement à Dream Theater où pendant toutes ces années, je contrôlais beaucoup le processus créatif. De plus avec John, on produisait les albums ensemble, on écrivait ensemble et donc j’avais beaucoup plus de poids. Cela était beaucoup plus facile pour moi. Après être parti de Dream Theater, pour chaque groupe auquel j’ai participé : Flying Colors, The Winery Dogs, Adrenaline Mob, Metal Allegiance et The Neal Morse Band à présent, il y avait un processus démocratique où chacun apporte sa pierre à l’édifice…Pour le moindre détail, je recevais une centaine de mails et comme je fais partie de 4-5 groupes différents en même temps, au final ça me faisait un million de mails et ce n’est pas facile car on ne peut pas prendre une simple décision et aller de l’avant.

KS : Surtout lorsqu’on veut contrôler les choses et c’est ce que tu veux…

MP : Honnêtement, après toutes ces années passées avec Dream Theater, j’étais vraiment heureux de faire partie d’une équipe. Avec The Winery Dogs et Flying Colors, je n’ai aucun mal à jouer en équipe. Je pense que j’ai cette réputation d’être un maniaque qui veut tout contrôler mais j’aime travailler en équipe. C’est juste que parfois cela peut être frustrant et que les choses peuvent prendre dix fois plus de temps. Sinon pour revenir au côté agréable, c’est bien plus agréable d’écrire ensemble et de prendre des décisions ensemble avec le Neal Morse Band. C’est un groupe particulier et on a une bonne alchimie.

KS : Est-ce que tu t’intéresse aux nouveaux genres de musique progressive? Que penses-tu du Dent ou des genres qui sont plus influencés par le jazz?

MP : J’adore ça! Quand j’ai organisé les tournées Progressive Nation entre 2008 et 2009, l’idée de base était de mettre en valeur certains groupes comme Between the Buried and Me en 2008 ou Bigelf en 2009. Ces deux groupes sont totalement différents en terme de musique progressive. Bigelf est plus rétro dans la veine des Beatles, Pink Floyd et King Crimson alors que Between the Buried and Me font plus du Djent. J’adore ce genre de groupe avec des guitares à 8 cordes comme Periphery ou Animals as Leaders. Même le groupe de mon fils Next to None est dans ce genre. Leurs nouveaux morceaux sont vraiment dans ce genre : désaccordés, avec des milliers de signatures temporelles différentes et du chant screamo. Pour moi cela fait partie de l’évolution de la musique progressive. Le mot « prog » peut qualifier des groupes comme Porcupine Tree ou Periphery et j’aime ça. C’est vraiment essentiel pour la musique progressive d’avoir des groupes qui essayent de nouvelles choses et qui ne sont pas juste des émulations de Genesis et de Yes.

KS : Est-ce que cela t’inspire et te donne envie de créer…

MP : Oh carrément! Mais pour être honnête, je n’en suis pas capable. C’est déjà au delà de mes propres capacités, même ce que fait mon fils Max. Il joue bien mieux que moi, ses parties batterie sur son futur album sont démentes : tous ces blast beats etc… Moi je ne peux pas jouer ce genre de trucs. Quand je vois ces batteurs sur YouTube, je me dis que c’est au delà de mes capacités.

KS : Donc ce que tu veux dire c’est que le meilleur batteur de la famille, c’est Max?

MP : Au niveau technique, c’est bien possible.

KS : Tant mieux, c’est qu’il a eu des bonnes influences.

MP : En fait, jouer de la batterie est une question d’évolution. Max ne jouerait pas comme ça, s’il n’avait pas grandi en m’écoutant ainsi que Chris Adler et Joey Jordison. Je n’aurais pas eu ce style de jeu si je n’avais pas grandi en écoutant Neil Peart. Neal Peart n’aurait pas joué de cette façon s’il n’avait pas écouté du Keith Moon et Michael Giles. C’est ça l’évolution du jeu d’un batteur. On peut dire que les batteurs sont de plus en plus techniques et de plus en plus rapides mais ils ne seraient pas là si Ringo Starr n’avait pas existé il y a 50 ans.

KS : D’ailleurs les gens jugent toujours selon leur époque et lorsqu’ils regardent vers le passé, ils se disent : « ouais Ringo n’est pas un bon batteur » mais ce n’est pas vrai : ils ne le jugent pas en fonction de l’époque dans laquelle il évoluait.

MP : Chaque groupe, chaque batteur a une place dans l’Histoire et tout évolue. J’ai grandi avec les Beatles, Pink Floyd et Kiss et aucun de ces batteurs ne sont vraiment techniques mais je me suis construit en partie grâce à eux.

KS : Cela fait 25 ans qu’Images and Words est sorti, donc on peut dire que ça fait 25 ans que tu fais de la musique ton métier à plein temps. Tu n’aurais pas pu faire tout ça avec seulement When Dream and Day Unite. Qu’est-ce qui a changé dans le monde de la musique, dans le business de la musique pour toi?

MP : Il y a deux choses : le business et la musique. On parlait tout à l’heure de l’évolution des choses. Quand on a sorti Images and Words, il y a 25 ans, personne d’autre ne combinait la musique prog et le heavy metal et on a dit que Dream Theater avait inventé ce style. Je ne pense pas qu’on l’ait inventé, on a juste combiné différentes choses. Tout comme on me félicite pour mon style de jeu mais au final, je n’ai fait que combiner tous les styles de batteurs que j’ai pu écouter en grandissant.

La scène musicale était bien bien différente lorsque nous avons créé cet album en 91 et lorsqu’il est sorti en 92. Le mouvement grunge était partout et c’était une autre époque mais lorsqu’on compare le monde de la musique à l’époque et maintenant, ça n’a rien à voir. A l’époque, on devait avoir un contrat avec une maison de disque pour faire un disque, avoir du succès ou partir en tournée. Il fallait un contrat. C’est pour ça qu’on a attendu tant de temps avant de pouvoir faire cet album car il nous fallait un contrat pour pouvoir avancer. Maintenant, les groupes enregistrent simplement sur leurs ordinateurs, dans leurs caves. On peut le mettre sur YouTube ou Facebook ou n’importe quel réseau social et on peut vous écouter de n’importe où, qu’on soit en Australie, au Japon ou à Omaha dans le Nebraska. Tout ça depuis votre cave. Pas besoin d’un contrat. Et puis les ventes d’album sont complètement différentes car avant les groupes vendaient des millions d’albums. Avant des milliers de groupes vendaient des millions d’albums et maintenant des millions de groupes vendent des milliers d’albums. Il y a de bons et de mauvais côtés en ce qui concerne l’évolution du commerce musical.

KS : Est-ce que tu trouves cela plus difficile de promouvoir ce que tu fais? Car il y a tellement de choses disponible maintenant.

MP : Pas vraiment, non, pas personnellement. Heureusement pour moi j’ai une grosse communauté de fans et j’ai mes réseaux sociaux qui regroupent énormément de monde donc je peux les atteindre quoique je fasse. Et j’ai énormément de chance car peu de batteurs peuvent se vanter d’avoir un million et demi de followers sur leur page Facebook donc j’ai vraiment de la chance d’avoir tout ça. Et franchement, si je devais partir de rien en 2017, cela serait hyper flippant. Je peux le voir avec Max mais il a cette chance d’avoir mon public auquel je peux le présenter. Mais je vois également pas mal de jeunes groupes qui utilisent les réseaux sociaux pour faire des albums et qui s’en sortent mais c’est quand même plus difficile de percer dans la musique de nos jours.

KS : Et je suppose que c’est plus difficile de gagner de l’argent si on n’est pas vraiment connu.

MP : Carrément, c’est pour ça qu’on voit de plus en plus de groupes tourner énormément car c’est maintenant la seule façon de se faire de l’argent. On ne peut plus gagner de l’argent avec les ventes d’album. De plus, les groupes de prog ne passent pas à la radio donc il faut prendre la route.

KS : N’est-ce pas difficile de composer de nouvelles choses en sachant que la seule façon de gagner sa vie, c’est de tourner?

MP : Franchement, ce n’est pas ce que je pense. Je m’en fiche de ça. A ce niveau, dans ma carrière, je veux juste faire de la musique car j’aime ça. Je veux faire ce que je veux que ce soit Metal Allegiance ou Flying Colors et jouer différents styles et je le fais juste pour moi et pour les fans. Je ne me préoccupe pas des ventes et des chiffres mais je le redis, j’ai cette chance d’avoir une communauté de fans et si je devais débuter en 2017, cela me ferait peur.

KS : En sachant ce que tu fais actuellement, comment vois-tu le futur? Tu sais déjà ce que…

MP : En fait j’ai toujours une vision à court terme des choses car il faut toujours que je planifie tout pour les 6-12 prochains mois. Je dois penser uniquement à ça car je fais partie de trois quatre groupes en même temps. L’année dernière était consacrée à The Winery Dogs et Twisted Sister. Cette année est consacrée au Neal Morse Band et The Shattered Fortress mais j’ai déjà commencé à travailler sur un album de Metal Allegiance et aussi sur un album de Flying Colors et sur un autre projet…un nouveau groupe. Voilà à peu près ce qui m’attend pour 2018 mais je n’aime pas avoir une vision à long terme, j’avance au jour le jour.

KS : C’est différent depuis que tu t’es mis en « freelance »

MP : En fait avec Dream Theater, c’est l’une des raisons pour laquelle j’étais devenu un peu complaisant ou ennuyé car on était toujours dans ce cycle qui se répétait du genre : « bon dans deux ans on va jouer dans la même salle, devant le même public » puis tous les deux ans, on composait un nouvel album puis on tournait, on composait, on tournait, on composait, on tournait… Donc au bout d’un moment, c’est devenu un peu frustrant et un peu prévisible. Je devais bousculer ce planning et j’avais besoin de changement et franchement, si on regarde les six dernières années, j’ai du faire 20 albums avec 12 groupes totalement différents. Et c’est ce qui me plaît et qui m’épanouit le plus : d’avoir différentes opportunités, différents styles et de rencontrer des personnes différentes.

KS : Parlons d’autre chose maintenant : quelle série regardes-tu de façon obsessive?

MP : En ce moment je regarde à fond Twin Peaks car je me prépare pour le reboot en Mai. Ca a toujours été ma série préférée. Lorsqu’ils l’ont sortie dans les années 90s, j’étais obsédé pour cette série. Je me suis même fait le même tatouage que la Femme à la Bûche a sur sa jambe. Je suis tout excité par le reboot donc je re regarde les deux premières saisons. Sinon les autres séries que je suis impatient de voir sont la saison trois de Breaking Bad…enfin Better Call Saul et la saison trois de Fargo. Car pour moi ce sont les deux meilleures séries TV…Tiens tu as mis ton t-shirt Negan…j’adore The Walking Dead même si je suis un peu déçu par cette saison. Le premier épisode de la saison a été l’épisode le plus intense dans l’histoire de la télévision, pour ma part. J’ai dû regarder cet épisode une dizaine de fois mais le reste de la saison a été décevant mais j’ai hâte de voir le dernier épisode ce week-end.

KS : On me fait signer que c’est fini donc merci de m’avoir accordé du temps. C’était vraiment génial de rattraper le temps perdu.

MP : Tout le plaisir est pour moi.

 

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