Cela faisait vingt-deux ans que les admirateurs de Liquid Tension Experiment espéraient un nouvel album. L’attente a donc pris fin le 16 avril 2021, avec la sortie chez Inside Out Music du troisième opus de la formation intitulé « LTE3 ».

Points faibles :
- A l’écoute de cette nouvelle réalisation, force est de constater qu’il y a moins de folie que sur les deux précédents disques ;
- Certains morceaux sont construits avec une trop grande succession de riffs et de soli, qui font que ces compositions ne prennent leur envol qu’après quelques minutes et n’emportent pas immédiatement l’auditeur : « Hypersonic », « The passage of time », et surtout « Key to the imagination », qui, bien qu’il possède de magnifiques riffs aux accents orientaux, aurait pu être un morceau beaucoup plus attrayant, s’il avait comporté beaucoup plus de rebondissements et de passages mélodiques. Il y a beaucoup plus d’idées captivantes, dans un morceau de six minutes, comme « Beating the odds », que dans un morceau de treize minutes, comme « Key to the imagination ».
- « Chris & Kevin’s Amazing Odyssey » est le morceau le plus faible et le plus ennuyeux de l’album ;
- « Shades of hope », bien que proche de « State of grace », n’est pas aussi réussi que son prédécesseur, car il manque un développement à l’intensisé forte, pour emmener l’auditeur vers l’extase ;
- John Petrucci et Jordan Rudess commencent à se répéter ou à s’autoparodier, avec de nombreuses références, rappelant leurs albums solo respectifs, ou Dream Theater : « Hypersonic », « Beating the odds », « Shades of hope » ou « Key to the imagination » ;
- A l’exception du titre « The passage of time », les morceaux rapides manquent de parties de piano ;
- La sonorité, servant aux soli de Jordan Rudess, est beaucoup trop agressive ;
- La basse est trop en retrait dans le mix, et un des toms aigus de la batterie est un peu trop clinquant.
Points forts :
- La folie débridée du groupe est néanmoins présente sur ce nouvel album, comme dans « Hypersonic », et surtout dans la relecture très audacieuse de « Rhapsody in blue », écrite en 1924 par George Gershwin, et ici retranscrite avec une énergie sauvage et flamboyante ;
- « Beating the odds » est la meilleure composition de cet album, avec, pour sommet, une fantastique partie de guitare très mélodique, servant de refrain ;
- « Liquid Evolution » est une magnifique transition vers « The passage of time ». L’atmosphère de ce morceau rappelle « Maronned », de Pink Floyd, ou « Moon bubles », de John Petrucci et John Myung. Ce titre semble être une improvisation du groupe.
- Les soli mélodiques de John Petrucci sont très inspirés, et c’est durant ces passages que son jeu est le plus beau : « Hypersonic », « The passage of time » et surtout « Beating the odds ».
- Les improvisations, proposées sur le second disque, sont réussies, la meilleur étant « View from the mountaintop » ;
- Le mixage de Rich Mouser est très agréable à l’écoute, et la production est très bonne, avec un excellent son de batterie.
- Malgré ses défauts, « LTE3 » reste un album de très bonne facture. Quel plaisir de réécouter ces quatre fantastiques musiciens, qui démontrent, une fois encore, l’étendue de leur savoir-faire.