Dream Theater, Adidas Arena, Paris (23/11/2024) par Wizard

Dream Theater : « 40th Anniversary Tour », Paris, Adidas Arena, samedi 23 novembre 2024

Après les annonces du retour de Mike Portnoy, membre fondateur de Dream Theater, et de la tournée, marquant son quarantième anniversaire, le groupe était très attendu, à l’Adidas Arena de Paris, ce samedi 23 novembre 2024.

Nous arrivons dans la file d’attente, dix minutes avant l’ouverture des portes. Nous prenons place une heure avant le début du concert, ce qui nous laisse le temps d’écouter les différents morceaux, choisis par Mike Portnoy, avant le début des réjouissances. Un ami me précise que le décor est un backdrop, sur lequel sont dessinés des éléments des différentes pochettes d’albums du groupe. Un quart d’heure avant le début du concert, mon impatience grandit et je suis déjà surexcité.

20 heures. Le titre « Prelude », extrait de la bande originale du film « Psycho », composé par Bernard Herrmann, et servant d’introduction au début du concert, retentit dans la salle ; les premières clameurs du public se font entendre. Arrive l’introduction de « Metropolis part 1 », qui fait hurler le public ; je suis aux anges. Durant ce premier morceau, malgré une grande résonance de la salle, le son d’ensemble est très équilibré, et je me rends compte que les musiciens sont en grande forme ; tout passe sans anicroches, en particulier le phénoménal pont instrumental, partie de bravoure de ce titre, avec ses époustouflants enchaînements de notes. De plus, sachant que c’était l’avant-dernier concert de la première partie de la tournée, mes amis et moi craignions que la voix du chanteur soit très fatiguée et que sa prestation ne soit pas à la hauteur. Or, dès le début de cette pièce, les notes chantées sont magnifiquement exécutées. Certaines lignes vocales ont été modifiées, car James LaBrie n’arrive plus à monter, ce qui donne un chant beaucoup plus limpide et qui n’est plus hurlé sur certaines notes aiguës. Avant les dernières paroles du titre, le chanteur annonce que ce concert est filmé pour un futur DVD et nous demande si nous sommes avec lui ; le public acquiesce bruyamment et montre qu’il est déjà en totale communion avec le groupe.

S’ensuit « Overture 1928 », fabuleux morceau instrumental, durant lequel le public reprend en chœur les différents soli, très mélodiques, de John Petrucci. Ce titre est suivi par « Strange deja vu », qui me replonge, avec bonheur, dans le chef-d’œuvre du groupe : « Metropolis Pt. 2 : Scenes From a Memory ». Ce triptyque me rappelle le premier concert de Dream Theater, que j’avais écouté en direct, à Lyon, le dimanche 21 novembre 1999, et qui commençait aussi par ces trois pièces.

James LaBrie nous dit quelques mots. Le groupe est très heureux de célébrer, ici à Paris, la tournée de son quarantième anniversaire. Il nous présente ensuite celui qu’il considère comme son frère, Mike Portnoy.

Le concert se poursuit avec « The mirror », fantastique chanson, extraite de l’album « Awake », avec, en conclusion, le dernier solo de guitare et la coda du titre « Lie ». Je m’époumone tellement, pour chanter les paroles, que je n’arrive déjà plus à entonner les notes aiguës, car mes cordes vocales n’en peuvent déjà plus.

Vient ensuite le morceau « Panic attack ». Je n’avais jamais entendu ce titre en direct et je croyais m’ennuyer terriblement. Bien que le son d’ensemble devienne plus brouillon, à ce moment du concert, cette chanson, par son énergie débridée, passe très bien sur scène. L’introduction est remaniée, commençant par les bruitages de la fin du titre et les derniers accords répétés du morceau, passés à l’envers, qui s’enchaînent avec le riff de basse du départ, ce qui donne un effet inattendu et bienvenu pour l’auditeur.

En quelques phrases, James LaBrie introduit la chanson suivante : « Barstool Warrior », en nous disant ce que cette dernière raconte. Premier morceau de la soirée, enregistré à l’origine avec le batteur Mike Mangini. J’apprécie particulièrement ce titre, de par la richesse de ses harmonies et de ses lignes de chant, morceau que je suis ravi d’écouter à nouveau en direct, pour la seconde fois. Cette magnifique partie de piano, au milieu, suivie de ce splendide solo de guitare, mélodique à souhait, sont un enchantement.

Arrive alors « Hollow years », présenté ici dans sa version démo. Cette version débute par un somptueux solo de John Petrucci, qui aboutit à l’introduction que nous connaissons. Bien que la partie de texte supplémentaire, présente dans cette version, soit dispensable, là encore, je croyais m’ennuyer, mais cette version est d’une telle beauté et d’une telle intensité, que les cinq musiciens réussissent à m’émouvoir, avec leur interprétation de ce titre.

C’est le moment du premier passage ennuyeux de ce concert, N’appréciant pas « Constant motion » ni « As I am ». Quel dommage de conclure la première partie de cette prestation par deux morceaux aussi insipides!

Après vingt minutes d’entracte, durant lesquelles sont joués divers thèmes musicaux, une seconde introduction raisonne. Il s’agit d’une ouverture orchestrale, constituée de plusieurs thèmes musicaux entremêlés de Dream Theater, extraits des différents albums du groupe. Ce prélude est enchaîné avec « Night terror », nouveau titre du groupe, extrait de son prochain album « Parasomnia », à paraître le 7 février 2025 chez InsideOut Music. Même si je reste mitigé, sur la composition globale de cette pièce, celle-ci passe très bien en direct.

Quelques mots de James LaBrie, pour nous parler du message principal de la chanson suivante : « This is the life ». N’ayant jamais écouté ce morceau en direct, ce choix me ravit. Tout est beau dans ce titre.

Retour à « Images and words », avec « Under a glass moon », qui met le public en folie. Je suis en parfaite symbiose avec le groupe, et la musique me plonge dans une extase totale.

La richesse de ce morceau est toujours aussi impressionnante. James LaBrie, ne pouvant plus atteindre les notes hautes, a modifié quelque peu les mélodies vocales, ce qui rend le chant beaucoup plus limpide et beaucoup plus agréable. Quel moment extraordinaire!

On se calme ensuite avec « Vacant ». N’ayant jamais écouté cette chanson en direct, je suis ravi. Les notes de John Petrucci et le chant de James LaBrie sont tout en nuances, ce qui ne fait qu’amplifier la beauté de ce titre et m’émeut au plus haut point. Celui-ci est enchaîné avec « Stream of consciousness », qui constituera le second moment ennuyeux de la soirée. J’avais écouté cette pièce instrumentale en direct, il y a vingt ans, lors de la tournée de promotion de l’album « Train of thought ». Je l’avais beaucoup appréciée, cela étant sans doute dû à l’effet de nouveauté. Vingt ans plus tard, ce titre a mal vieilli, il est long et d’une grande platitude, excepté le passage en do mineur.

Nous arrivons au clou de la soirée : « Octavarium ». Ayant raté la tournée du vingtième anniversaire de Dream Theater, je n’avais pas pu écouter ce morceau en direct, en 2005. Avoir la chance de pouvoir enfin écouter ce titre, joué par le groupe devant soi, est un enchantement. Son introduction planante, ses magnifiques lignes de chant et ses splendides harmonies m’émeuvent jusqu’aux larmes. Et que dire de son crescendo, jusqu’à l’apothéose finale! Cette chanson est sublime, et elle reste la plus belle, jamais composée par le groupe, qui, par son impeccable maîtrise, en donne ici une interprétation exceptionnelle. Je suis en totale lévitation durant ce morceau.

C’est le moment du rappel. Nous entendons alors une scène du film « The wizard of Oz », avec la phrase « There’s no place like home », pour introduire le titre « Home ». Quelle finesse musicale! Quelle intensité! Bien qu’ayant déjà écouté plusieurs fois cette chanson dans une salle de concert, c’est toujours un bonheur et une extase indescriptibles, car ce titre est un de mes moments préférés de « Scenes From a Memory ». Je suis sur une autre planète, en totale osmose avec le groupe et le public.

« Home » est enchaîné avec « The spirit carries on ». James LaBrie met une telle intensité, dans les multiples nuances qu’il donne à son chant, et le solo de John Petrucci, avec ses somptueuses mélodies, est si magnifiquement exécuté, que je suis submergé par l’émotion. Et quand arrive le dernier couplet, avec sa si belle mélodie chantée, et reprise par le public, Dream Theater m’emmène alors vers de sublimes contrées célestes.

Pour conclure ce concert, « Pull me under », hymne du groupe, enflamme une dernière fois le public de l’Adidas Arena. Je me lève pour ce morceau, et avec mes amis, nous nous époumonons jusqu’à ne plus en pouvoir, ce qui achève définitivement mes cordes vocales, déjà rudement mises à l’épreuve.

Après une dernière acclamation du public, les cinq membres de Dream Theater saluent la foule, à plusieurs reprises, au son de la chanson « Singin’ in the rain », interprétée par Gene Kelly.

Quel concert! Quelques incohérences dans la liste des titres joués. Comme écrit plus haut, « Constant motion » et « As I am » sont dispensables. De plus, pourquoi avoir autant mis en avant l’album « Train of thought », l’un des albums les moins intéressants de la discographie du groupe, avec trois titres, alors qu’en 2024, nous fêtons les trente ans d’un des meilleurs albums de Dream Theater : « Awake », qui n’a bénéficié que d’un seul titre joué. Même si je suis ravi d’avoir écouté « Vacant », pour la première fois en direct, j’aurais remplacé les trois titres de l’album « Train of thought » par « A mind beside itself ». Malgré ces quelques regrets, mes amis et moi avons beaucoup apprécié les autres titres, joués durant cette soirée. Dream Theater était en grande forme, et a offert, au public parisien, une impressionnante maîtrise de son répertoire. Offrir un concert de trois heures, avec un tel niveau d’exécution, est tout simplement hallucinant. UN GRAND MERCI aux cinq membres du groupe. Qu’ils reviennent très vite, pour un prochain concert en France, et d’une aussi grande qualité!

Remerciement spécial à Oliv, grâce à qui j’ai pu vous décrire quelques éléments visuels, au cours de cette chronique.

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